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Le 9 avril dernier, dans le cadre d’un cycle programmé au « Théâtre Libre » (ancienne salle Le Comédia) s’est déroulé la lecture tout à fait passionnante d’une pièce écrite et non encore publiée d’Emilie Frèche, sobrement intitulée LE PROFESSEUR.

Ce professeur, c’est Samuel Paty, assassiné, exécuté par un islamiste russe d’origine Tchétchène âgé de seulement 18 ans. C’était le 16 octobre 2020.

Cette pièce, s’étend sur la dizaine de jours, ceux qui se sont écoulés entre le cours du professeur sur la liberté d’expression ou il montra 3 caricatures de Mahomet parues dans Charlie Hebdo mise à disposition sur le site de formation de l’Education Nationale « Réseau Canopé » et la funeste issue de ce drame.

Ce récit est poignant tant il nous permet de vivre ces instants dans la peau de Samuel Paty, de vivre tour à tour et globalement, son incompréhension, sa stupeur, ses doutes, ses peurs, sa colère, son « calvaire », mais il nous permet aussi de comprendre quel professeur il était, notamment lorsqu’il illustre le droit au blasphème, la non-reconnaissance du blasphème par les lois de la République. Et pour expliquer et mettre en perspective ses propos, il emmène ses élèves, et nous en même temps, dans les pas de Voltaire et du Chevalier de la Barre, où, comment en 1766 on tortura, exécuta et brula ce jeune homme de 20 ans parce qu’il ne s’était pas découvert lors du passage d’une procession religieuse …

Cette pièce, c’est aussi le déroulé d’un engrenage fatal qui commence par le dénonciation d’une jeune fille qui n’était pas en cours, absente ce jour-là, du père de cette dernière qui hurle sa haine sur les réseaux sociaux, de l’imam qu’ils ont appelé en renfort et qui comble de la situation est reçu sans droit ni titre par la Principale du collège, l’absence de mobilisation autour du professeur, de ses collègues, de sa hiérarchie, des services appelés sur place, enfin et pour le pire, cet extrémiste qui veut et aura la peau du professeur, quitte à rétribuer quelques élèves afin d’identifier sa victime.

Il faut bien reconnaitre que tout sonne juste dans ce récit. Tout d’abord grâce à l’écriture. La reconstitution des dialogues, forcément inventés, est totalement crédible. Ensuite, il y a Charles Berling qui a conçu la mise en scène de cette lecture et qui porte littéralement le rôle du Professeur est prodigieux : il est LE Professeur.

Un échange autour de l’auteure a terminé cette soirée, mais avant cela, la propre sœur de Samuel Paty, Mikaëlle Paty, a lu un véritable manifeste qui proclamait, que oui, l’Etat avait failli pour protéger son frère qui a été la victime autant de ses défaillances que de l’agresseur.

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